Ouganda : Maintenir la vigilance face à Ebola dans la capitale

Kampala – En l’absence de nouveaux cas d’Ebola signalés dans la capitale ougandaise depuis le 14 novembre, les autorités sanitaires de Kampala ont mené un campagne de sensibilisation pendant une semaine, en collaboration avec le Ministère de la santé, afin de maintenir la vigilance de la population pour aider à mettre un terme à l’épidémie. Soutenues par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), les autorités de la Division centrale ont travaillé avec plus de 1500 mobilisateurs communautaires et des “boda bodas” – taxi moto – qui ont fait du porte-à-porte chaque jour pour alerter l’opinion publique, lutter contre les rumeurs et la désinformation, et s’assurer que le public signale les cas suspects d’Ebola.

Kampala, qui compte 1,5 million d’habitants, a enregistré 18 cas confirmés depuis que l’épidémie d’ebolavirus Soudan a été déclarée le 20 septembre 2022. Un suivi des contacts bien établi et un isolement rapide des cas suspects ont empêché le virus de se propager dans cet environnement urbain complexe.

Tôt le matin, quelques 150 relais communautaires se réunissent dans la salle principale de l’école primaire Nakivubo Blue, dans l’un des quartiers les plus densément peuplés de Kampala. Plus tard, ils parcourront les rues de Kisenyi, une zone animée de la ville, pour mobiliser et sensibiliser la population à l’épidémie d’Ebola.

« Votre rôle est de diffuser des faits. Nous voulons rappeler aux gens qu’Ebola est réel et toujours présent », souligne Pauline Ajello, en charge de la communication de risque et de l’engagement communautaire.

Quatre semaines après que le dernier cas confirmé d’Ebola a été signalé dans la ville, beaucoup pensent que l’épidémie est finie. Les autorités sanitaires de Kampala ont mis en œuvre une campagne de sensibilisation intensive d’une semaine, en collaboration avec le Ministère de la santé et avec le soutien de l’OMS, pour s’assurer que le public continue d’adhérer aux mesures préventives.
Équipés de brochures et d’affiches, les relais communautaires s’organisent en petits groupes et se répartissent les zones à couvrir.

Claire Arinaitwe est membre d’une équipe villageoise de la santé à Kisenyi. Elle et son équipe de huit personnes ont reçu des informations sur la maladies et la façon de répondre aux rumeurs.

« Certaines personnes pensent qu’Ebola n’existe pas ou elles ne sont pas vraiment informées parce qu’elles ne regardent pas la télé ou n’écoutent pas la radio », explique-t-elle, pendant que les membres de son équipe se partagent le matériel de communication à distribuer.
« Nous disons aux membres de la communauté qu’Ebola tue. Nous leur expliquons les signes et les symptômes. Nous leur expliquons comment l’éviter. Nous leur disons quoi faire quand ils trouvent des personnes malades dans les communautés », détaille Claire Arinaitwe.

Pour le moment, la forte riposte mise en place par les autorités sanitaires nationales et locales a permis de contenir la propagation du virus. Paradoxalement, cela a aussi donné l’impression à beaucoup que la maladie n’est pas une menace sérieuse, surtout après deux longues années de pandémie de COVID-19.
Claire Arinaitwe et son équipe font une halte à la boutique de Charles Atoba, au cœur d’un quartier populaire. Des passants s’arrêtent pour écouter la conversation de Claire avec le commerçant.

A Kampala, il existe beaucoup de confusion sur Ebola, affirme Charles Atoba, qui admet ne pas savoir précisément comment le virus se propage. « Nous devons écouter ceux qui nous apprennent des choses sur la maladie et nous devons mettre en évidence leurs affiches dans les espaces publics pour que les gens les lisent et sachent ce qui se passe. »
En plus des équipes villageoises de la santé et des relais communautaires, la campagne s’appuie également sur les « boda boda ». Comme des abeilles dans une ruche, les taxi motos sont dans toutes les rues de la capitale, transportant les passagers d’un district à l’autre. À l’image de ce qui s’est passé pendant la pandémie de COVID-19, ils jouent un rôle dans cette campagne de sensibilisation, en circulant dans les rues avec des affiches sur leurs motos et en distribuant des brochures.

« Ebola n’est pas fini », rappelle un relais communautaire dans un mégaphone.
« L’Organisation mondiale de la Santé nous a donné des brochures avec un numéro de téléphone qui peut nous servir si nous sommes en contact avec quelqu’un qui a des symptômes d’Ebola. C’est un numéro gratuit. Vous appelez, vous expliquez vos préoccupations et vous recevez de l’aide », indique Imam Katongol, un chauffeur de boda boda à Kisenyi.

Après avoir longuement parcouru le quartier, il explique : « Nous, en tant que chauffeurs de boda boda, sommes en première ligne face à Ebola. Nous en contact avec de nombreuses personnes, nous échangeons de l’argent, certains clients transpirent… Donc nous devons nous assurer que l’épidémie d’Ebola soit terminée. »
Pour plus d'informations ou pour demander des interviews, veuillez contacter :
Elise Tcheutchoua Yonkeu

Communications Officer
WHO Uganda
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Vincent Defait

Communication Officer
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